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Les Belges à Jakarta

Java Roadtrip

La période de Noël approchant, nous avons décidé de profiter de nos 12 jours de congés pour visiter Java. Ne restant (a priori) que une année en Indonésie, nous avons fait le choix difficile de ne pas rentrer auprès de notre famille pour les fêtes afin de découvrir les merveilles de l’île sur laquelle nous habitons depuis plus de 3 mois. 

Jogjakarta (22-26 décembre)

Notre trip commence à Jogjakarta, où nous arrivons après trois heures de retard à l’aéroport (grrrrr Lion Air). Dimitri, un ami de JC rentré en Belgique pour les fêtes, nous a gentiment prêté son appartement au sud de Jogjakarta ainsi que son scooter afin de pouvoir facilement nous faufiler entre les voitures lors des embouteillages.  

Nous commençons notre voyage le 23 décembre par la visite de Prambanan situé à 30 minutes de scooter de Jogja. Réputé comme le plus grand et le plus beau sanctuaire hindouiste d’Indonésie, et classé patrimoine mondial de l’Unesco, le Candi Prambanan a été achevé en 856 et marque la gloire de la dynastie des Sailendra (roi de la montagne en Sanskrit). Détruit par un tremblement de terre au 11e siècle et restauré sous l’occupation hollandaise, celui-ci a malheureusement été à nouveau endommagé par le séisme de 2006. Nous nous glissons parmi la horde de touristes indonésiens pour admirer les différents temples qui se répartissent sur différentes cours. Le temple les plus impressionnant se trouvent au centre de la cours centrale et est dédié à Shiva. De part et d’autre de celui-ci se trouvent le Candi Brahma et le Candi Visnu.

A 2 km de là, se trouve le temple de Ratu Boko qui jouit d’un superbe panorama sur Prambanan et le volcan Merapi. Malheureusement, devant affronter un déluge nous avons été forcé de nous arrêter sur le chemin et d’attendre que ça passe… mais après une heure d’attente ça c’était empiré ! On n’a donc pas eu d’autre choix que d’acheter deux énoooormes capes de pluie et de se taper une heure de route en scooter sous la drache. Heureusement, nous avons pu nous réconforter autour d’une bonne petite bière au Sakapatat, un bar ouvert par des amis belges dans le centre de Jogjakarta.

Lendemain matin, départ pour Borobudur, le plus grand monument bouddhiste du monde, afin d’en admirer ses bas-reliefs longs de 5 km. Comme prévu, la foule est de nouveau au rendez-vous et nous avons beaucoup de difficultés à échapper à la horde de touristes indonésiens qui rêve de faire une photo avec des bules (prononcer « boulés » ce qui signifie touristes en indonésien).  Nous décidons dès lors de remonter sur notre bolide (et de m’ouvrir profondément l’orteil) et d’aller admirer la vue du temple depuis Centumbu Hill. Après avoir escaladé la « montagne » pendant 15 minutes nous arrivons au sommet afin d’en admirer le point de vue. « Tu le vois toi le temple ? Heu je pense que c’est le point là-bas à l’horizon … mais ici on est au calme non ? ». 

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Nous rentrons ensuite à l’appartement pour prendre un peu de repos. Et oui, pour le soir de Noël nous avons décidé de faire l’ascension du Gunung Merapi (mont du feu), un volcan situé au Nord de Jogjakarta et considéré comme le volcan le plus actif et le plus dangereux d’Indonésie (désolé maman). Avant la montée nous décidons de nous faire notre petit festin de Noël dans un restaurant français, le Mediterranea. Vin, foie gras, poisson, chocolat… un vrai délice. C’est l’estomac bien plein que nous faisons une petite sieste de 3-4 heures avant de prendre la route pour le volcan.

Il est 22h, après 1h30 de trajet en scooter, nous arrivons au pied du volcan dans le village de Selo et entamons les 2930 mètres de montée à minuit tapante avec un groupe de 20 indonésiens. Après plusieurs heures de montée au milieu de la végétation dense et au clair de lune (avec un peu d’escalade au passage) nous arrivons sur un plateau couvert de tentes. Nous entendons quelques ronflements et décidons de continuer l’ascension afin d’être parmi les premiers à admirer le lever du soleil du haut du volcan. La partie la plus difficile de l’ascension nous attend ! Nous sommes qu’à 200 mètres du sommet mais nous grimperons encore pendant une bonne heure. En effet, nous devons affronter un sommet couvert de roches et de cendres volcaniques. Cette dernière montée est un véritable calvaire, deux pas en avant nous ramènent un pas en arrière. Nous finissons par atteindre le sommet vers 5h du matin et devons encore attendre une bonne heure avant de voir le soleil pointer le bout de son nez (et une heure en short dans un froid polaire avoisinant les 2 degrés : c’est très très long !). L’attente en vaudra la peine car à 6h nous pouvons admirer le magnifique lever de soleil sur les volcans Marbabu, Sumbin et Sundoro. Devant ce spectacle nous oublions la fatigue et le froid et nous prêtons au jeu des appareils photos afin d’immortaliser ce moment. Vers 7h00 nous entamons notre descente qui durera plusieurs heures et cette fois-ci sous un soleil de plomb. Celle-ci sera encore plus difficile que la montée, mon genou ayant décidé de faire des siennes... C’est très fatigué (mais tellement émerveillé) que nous rentrerons à l’appartement pour faire une sieste amplement méritée. 

Après quelques heures de repos ben oui j’ai faim. N’ayant rien d’autre à manger que des chips, c’est avec gourmandise que je me jette sur le paquet de Pringles. A peine deux bouchées plus tard je sens un morceau un peu plus dur que les autres… Qui c’est qui a perdu un plombage le jour de Noël en Indonésie ?? Bon demain on repart sur la route donc on une après-midi pour trouver un dentiste de libre qui puisse faire correctement un nouveau plombage. Nous contactons nos différents amis à Jogjakarta et arrivons à trouver un dentiste disponible (et parlant anglais) à l’hôpital international de Jogjakarta. Deux heures plus tard, je sors de l’hôpital avec un plombage tout neuf et une facture de 18 euros seulement !

Nous décidons de passer notre dernière journée à Jogjakarta à la plage. Nous enfourchons notre bécane et nous dirigeons vers le Sud afin de se dorer la pilule et d’aller faire une petite trempette rafraichissante. Haaaa c’est beau de rêver ! Les plages sont prises d’assaut par les indonésiens venu profiter de l’air frais en ce samedi de décembre et impossible pour moi de mettre un pied dans l’eau en maillot de bain. En effet, ici les femmes doivent se baigner vêtues de la tête aux pieds. C’est donc sous un soleil brulant que je regarderai Jean-Charles faire trempette alors que je crève de chaud !

Sur le chemin du retour, nous aurons la chance d’admirer un superbe coucher de soleil sur la vallée. Il est temps pour nous de refaire notre valise et de prendre la route pour Malang afin d’aller admirer le Mont Bromo.

Pour nous y rendre nous avons décidé de prendre le train mais comme nous sommes les pros de l’organisation en dernière minute nous n’avons pas fait de réservation… Arrivés à la gare en fin de soirée, nous apprenons que le train que nous souhaitions prendre est complet et le jour suivant également. Heureusement, nous tombons sur un employé super serviable qui nous trouvera un itinéraire bis au cours duquel nous devrons prendre un premier train vers Solo où nous devrons patienter 2h et ensuite un deuxième train vers Malang.

Malang (27 au 29 décembre)

Vers 7h du matin, nous arrivons à Malang et nous rendons directement à l’auberge de jeunesse conseillée par Guillaume (le frère de Jean-Charles). Kampong Tourist se trouve sur le toit d’un hôtel et offre le choix de dormir dans un dortoir ou dans des huttes en bambous individuelles. Comme nous arrivons sans réservation, nous nous contenterons des lits en dortoir. Quel bonheur de pouvoir enfin se reposer après une nuit blanche dans un train (et en plus on a de l’eau chaude) !  Le plus impressionnant quand on arrive au sommet de l’immeuble (4 étages seulement mais il n’y a pas de grands buildings à Malang) est la vue sur les Monts Bromo et Semeru. Nous commençons notre journée par la recherche d’un scooter à louer et entamons la visite des temples aux alentours. Enfin nous essayons car nous nous trouvons coincés dans des embouteillages monstres (même à 850 km de Jakarta).

Le lendemain, nous nous levons de bonne heure pour nous rendre à Pulau Sempu, une île au Sud de Malang afin d’aller profiter de son lagon bleu turquoise caché au milieu de la forêt. Après 2h30 de scooter, nous arrivons à la plage de Sendang Biru où nous nous efforçons de trouver un bateau qui veuille bien nous emmener sur l’île pour une somme raisonnable. Quand nous leur expliquons que nous souhaitons nous rendre au lagon, les locaux nous expliquent (en indonésien évidemment) que nous devons prendre un guide. Sans celui-ci, impossible d’avoir accès à ce pour quoi nous avons fait toute cette route. Bon ben si on n’a pas le choix… Nous embarquons sur le bateau avec notre guide et débarquons sur l’île afin d’entamer nos 2h éprouvantes de traversée en forêt. Après seulement 1h de trajet le long d’un chemin bien tracé et ne nécessitant absolument aucun guide, nous débouchons sur un magnifique lagon quasi désert (seulement une vingtaine de personnes) et sans aucun déchet.  On l’a enfin trouvé notre paradis ! En plus ici je peux nager en maillot sans me faire regarder de travers (je garderai tout de même un t-shirt par peur de froisser certaines personnes). Nous passons ainsi notre journée à nager et à faire le plein de vitamine D (en surveillant de loin des singes qui ont l’air un peu trop intéressés par les piqueniques des voyageurs). Vers 16h, nous remarquons que notre guide en a un peu marre de nous attendre. Nous faisons donc route pour reprendre notre bateau vers la cote. Heureusement qu’on est parti car la marée commençant a montée, nous avons dû rejoindre notre bateau à pied avec de l’eau montant jusqu’au-dessus des genoux.

Le lendemain nous prenons la route de bonne heure (5h du matin) pour aller jusqu’au volcan Bromo. Celui-ci étant éruption, nous n’avons malheureusement pas pu en faire l’ascension. Nous avons décidé d’éviter la foule de touristes qui s’y rend pour le lever du soleil et avons opté d’arriver vers 7h du matin afin de profiter serainement de la vue. Après 2h de scooter sur des routes plus que douteuses avec des pentes à plus de 70° qui m’ont forcé à descendre de notre engin pour monter à pied, nous arrivons au point de vue situé sur le Mont Penanjakan où comme esperé, nous nous retrouvons juste à deux. La vue est tout simplement à couper le souffle ! De notre promontoire (recouvert d’une légère couche de cendres) nous remarquons que le Bromo se trouve en réalité dans un autre cratère de plus de 11km appelé Caldeira. A coté de trouve également le Mont Batok et le Mont Semeru.

De retour à Malang, nous prenons un délicieux gouter à l’hôtel Tugu et entamons notre voyage en autocar pour nous rendre jusque Banyuwangi (à l’extrême Est de Java) afin de faire l’ascension du volcan Kawa Ijen (qui signifie « cratère vert »). 

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Banyuwangi (30 décembre au 2 janvier)

Après une nuit de bus avec un chauffeur fou à lier qui se croit en pleine compétition de vitesse sur des routes sinueuses où deux voitures peuvent à peine se croiser tant et si bien que nous avons faillit nous accidenter 3 fois (et renverser une moto au passage), nous arrivons sain et sauf à Banyuwangi.

Arrivé à notre homestay (Kampung Osing Inn) nous partons en quête d’un scooter. Après quelques minutes de négociations, JC nous dégote une petite bécane que nous devons vite mettre de coté car la pluie a décidé de faire son apparition pour toute la journée. Nous étant lié d’amitié avec le locataire de scooters, nous passerons l’après-midi chez lui à discuter, manger des papayes et à découvrir l’école de gamelan (orchestre traditionnel javanais) où s’entraine les enfants du village. Nous y rencontrerons Francesca, une italienne très sympa avec qui nous ferons l’ascension du Kawa Ijen le soir même.

Départ à minuit pour 1h30 de scooter afin de nous rendre au départ de la randonnée. Arrivé sur place, nous sommes surpris par le nombre de randonneurs et commençons notre ascension sur une route goudronnée mais tout de même bien pentue. Arrivé au sommet après seulement une heure de marche, nous entamons notre descente le long d’un chemin sinueux afin de nous rendre dans le cratère pour y admirer les flammes bleues, le lac vert (super acide donc il ne vaut mieux pas y tremper un orteil) et le travail laborieux des porteurs de souffres. Arrivés dans le cratère, nous sommes envahis par le nuage de souffre qui s’échappe du volcan, heureusement que nous avions des masques à gaz avec nous ! Sur le chemin du retour, nous nous arrêterons au bord de la route pour acheter du miel fraichement sorti des ruches. Nous suivrons ensuite Sam (gérant de notre auberge et qui est également porteur de souffre) qui nous fera visiter une plantation de café et qui nous emmènera dans son village pour une délicieuse dégustation de café ainsi qu’un rafraichissant plongeon dans la magnifique chute d’eau/salle de bain du village.

L’après-midi du 31 décembre nous reprenons notre scooter pour nous rendre au Parc National de Baluran situé à 35 km de Banyuwangi. Malheureusement (et comme on pouvait s’y attendre la veille du 1er janvier), tous les logements du parc sont complets. Nous ferons le tour du village situé à coté du parc pendant plus d’une heure pour finalement trouver un logement correct mais totalement vide ! En effet, nous serons les seuls clients de ce homestay tenu par un féru de photographie (mais nous pouvons enfin profiter d’une douche bien chaude J). Après avoir visité le village de pêcheurs, nous décidons de fêter le nouvel an autour d’un poisson fraichement pêché le tout accompagné d’un bon verre d’eau ! Etant au  milieu d’un village perdu, nous n’avons pas de resto ni de petites bulles pour fêter le passage à l’an 2016. Nous finirons donc par aller nous coucher à 21h30 épuisés de notre nuit blanche : bonne année !

Le lendemain matin, nous nous levons de bonne heure pour visiter le Parc National de Baluran. D’une superficie de plus de 25 000 hectares, nous avons immédiatement l’impression de nous retrouver au beau milieu de la savane africaine. Sur notre route vers la plage de Bama, nous croiserons un troupeau de buffles de Banteng et quelques biches (et bien sur beaucoup de touristes indonésiens). Nous sommes loin de la foule d’animaux tant attendue… Afin d’éviter la foule, nous décidons de nous promener le long de la plage. Après avoir traversé la mangrove et rampé pendant plus d’une heure afin d’observer de plus près un troupeau de biches, nous trouvons enfin un petit coin de paradis et nous nous poserons pour le reste de la journée. En fin de journée, nous reprenons notre scooter pour passer une dernière nuit à l’auberge de Banyuwangi avant de prendre notre vol le lendemain pour rentrer à Jakarta à bord d’un petit coucou à hélices.